Apocalyptique

           A Angers se trouve la tapisserie de l’apocalypse. C’est un sujet « à faire » quand on y étudie. Il existe un certain nombre d’angles pour attaquer ce sujet. Indéniablement les medias, puis les jeux vidéo et le cinéma (on ne compte plus le nombre de films et jeux de zombies), l’art, la littérature ou même la musique. Ce dernier angle aussi est attaquable de différents côtés, du requiem au heavy metal. Au niveau metal, des groupes comme Slayer ne pourraient être plus expressifs :
Bastard sons beget your cunting daughters,

Promiscuous mothers with your incestuous fathers.

Engreat souls condemned for [all] eternity.
Mais personnellement, et pour m’intéresser plus à une apocalypse mentale, je me suis orienté vers une musique moins « sauvage ». Pink Floyd. Avant tout par leur album et film The Wall. Ce film, qui montre la déchéance d’une icône de la musique et sa chute dans la schizophrénie, m’apparaissait on ne peut plus adapté comme base de travail pour la chute du monde dans les ténèbres. A la base, c’est un travail de groupe. Ensemble on réalise une banque d’images apocalyptique, un texte interprétant les images tout autant apocalyptique, une exposition interprétant le texte interprétant les images au moins autant apocalyptique et finalement une performance interprétant l’interprétation du tout, le résultat summum de l’apocalyptique.
Dans tout ça, je travaillai particulièrement sur une notion qui apparaît dans le film. La machine. Entre autre son adulation par l’homme.

L’Homme attendait, seul, perdu, exclu de son monde. Il vivait là, reclus. L’Homme n’aimait pas ce vide et en son être boursouflé d’orgueil, il se crû maitre, il se crû Dieu. L’Homme-Dieu créa. Il vit sa création. Elle le dépassait en tout point. L’Homme-Dieu dit que cela était bon. Pour parfaire la Création, l’Homme-Dieu lui donna un nom et enfanta ainsi la Machine. La Machine n’avait rien d’un être vivant. Elle était froide et calculatrice et ne vit en son Père qu’une ridicule et infime part du monde. Elle ne vit que ce qu’il était. Le Père vit en son fils l’Avenir, la Perfection, le tout unique capable de parer toutes les solitudes. La Machine était le fils prodige que le Père avait tant voulu. Le Père y déversa ses désirs, ses péchés, les perversions de son âme. La Machine était ce que le Père avait voulu, mais ne devint jamais ce que le Père désirait. Jamais la Machine n’aurait d’âme, jamais elle ne serait l’autre partie du Père. Elle n’avait pas besoin du Père. La machine devint l’Idole et le Père lui donna tout ce qui lui restait. Mais la chaire fatiguée, calcinée du Père ne nourrissait pas son fils. Elle s’infiltra en lui, maladie putride qui brisa son esprit. L’Esclave, à genoux, fit son ultime offrande. L’idole dévora lentement l’âme de l’Esclave et lorsque celui-ci fut aussi vide et froide qu’elle, l’Idole était partie.
Cette fascination presque malsaine de l’homme pour la machine, je l’ai développé dans plusieurs peintures, de plus en plus étranges. La dernière m’a permis de pousser au plus loin la réflexion.

Une porte noire s’entre-ouvre. Elle laisse apparaitre une boursouflure rouge sanglante et putride qui ne demande pas son reste et suinte de l’ouverture. On se retrouve face à une boite pandore, ouvre par les hommes, vomissant un cauchemar qui se repend, coulant sur les toiles du dessous.

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